Juan Perón et la Franc-maçonnerie : révélations, contradictions et héritage d’un secret politique
- GLTI - JS
- 2 déc.
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L’ouverture partielle des archives de la Grande Loge d’Argentine, lors de La Noche de los Museos du 8 novembre 2025, a révélé un secret longtemps étouffé : Juan Domingo Perón, fondateur du péronisme et trois fois président, était Franc-maçon. Des lettres, formulaires et correspondances internationales en fournissent la première preuve documentaire directe, confirmée par des traces similaires concernant Raúl Alfonsín. Cette révélation bouscule des décennies de démentis, d’ambiguïtés et de mythologies politiques.
Perón, qui avait publiquement vilipendé la Maçonnerie, voyait pourtant ses origines familiales marquées par un grand-père maternel Maçon et grandissait dans une atmosphère propice à cet héritage discret. Son ascension militaire, ses voyages en Europe et son passage par le GOU, Loge militaire nationaliste et paradoxalement anti-maçonnique, nourrissent dès les années 1930 une relation complexe aux sociétés initiatiques.
C’est cependant durant son long exil, entre 1955 et 1973, que se situe son initiation formelle : d’abord en Suisse, où il aurait atteint le 33ᵉ degré du Rite Écossais, puis à Madrid, où Licio Gelli, maître de la loge P2, affirme l’avoir initié en 1973. Les archives montrent un Perón actif dans un réseau transatlantique mêlant diplomatie occulte, alliances politiques et influences idéologiques.
Cette figure double, critique virulent en public, initié en secret, éclaire différemment son justicialisme : réformes sociales, laïcité relative, fraternité ouvrière et politique non-alignée résonnent avec un humanisme maçonnique adapté à son pragmatisme. Les liens entre P2, exilés européens et cercles péronistes renforcent l’image d’un leader évoluant entre occultation et stratégie.
En révélant l’appartenance maçonnique de Perón et d’Alfonsín, ces archives brisent un tabou argentin et invitent à relire l’histoire du péronisme : non comme une doctrine anti-élite monolithique, mais comme un syncrétisme mêlant catholicisme social, nationalisme populaire et ésotérisme discret. Le mystère s’éclaircit : derrière la voix du peuple, Perón portait aussi les signes d’une tradition initiatique longtemps dissimulée.
Source : 450.fm | derechadiario.com.ar




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